mardi 20 janvier 2015

Présentation S. de Beauvoir et A. Leclerc






I.                   Simone de Beauvoir (1908/1986)

 Eléments biographiques sur l’auteur

Etudes de lettres et de philosophie (reçue 2e à l’agrégation)
Enseigne quelques années avant d’entamer une carrière littéraire en publiant des romans (Les Mandarins prix Goncourt 1954), des écrits autobiographiques (Mémoires d’une jeune fille rangée 1958), ou des essais philosophiques comme Le 2e sexe, qui suscite plusieurs mois de débat lors de sa parution (en particulier les chapitres « L’initiation sexuelle de la femme » -1973-, « La lesbienne » et « La maternité », dont les quinze premières pages évoquent la dépénalisation de l’avortement -1975-, mais parle aussi du droit à la contraception choisie -1967-).

Rappel des dates :
1967 : (28 décembre) la loi Neuwirth autorise la contraception, mais la publicité en sa faveur reste interdite.
1971 : Manifeste des 343 signé par 343 femmes déclarant avoir avorté.
1975 : la loi Veil dépénalise l'interruption volontaire de grossesse

Dans cet ouvrage, S. de B. analyse l’oppression des femmes par les hommes, à travers les faits historiques et les représentations culturelles de la femme dans les mythes, les œuvres d’art, etc.
Elle démontre que la condition des femmes n’est pas le résultat de réelles données biologiques, qui les rendraient en quelque sorte plus faibles que les hommes, mais d’une construction élaborée par la société masculine à travers l’éducation ou les lois.
Selon elle, la petite fille est conditionnée dès l’enfance à tout attendre de l’homme, à ne s’épanouir que dans la séduction et le domestique, à ne voir d’accomplissement pour elle que dans le mariage et la maternité. C’est ce que S. de Beauvoir explique par l’une des phrases clés de l’œuvre : « On ne naît pas femme : on le devient. »



II.                   Annie Leclerc (1940/2006)

           Eléments biographiques sur l’auteur

Figure complexe du féminisme de la seconde moitié du XXe siècle : professeur de philosophie et écrivain, elle milite très tôt pour la liberté de la femme (signature du manifeste des 343, rédigé par S. de B. en 1971 dans Le Nouvel Observateur).
Elle publie en 1974 Parole de femme, où elle met en valeur l’exaltation du corps féminin, et le plaisir lié par exemple à la maternité ou à l’allaitement ; elle y récuse les valeurs typiquement masculines de force et de courage, qui aliènent, selon elle, toute relation amoureuse.
Ainsi, ce livre prend à contre pied les thèses du féminisme à la Beauvoir, qui considérait la condition féminine comme une sorte de tare dont il fallait se libérer, pour atteindre à la même condition que l’homme.
Annie Leclerc veut au contraire combattre le mépris dans lequel la société tient tout ce qui s’attache au féminin ; elle précise ainsi que la dévalorisation des tâches maternelles ou ménagères n’est en fait qu’un concept purement masculin : « ce n’est pas soigner sa maison, ou prendre soin de ses enfants qui est dégradant, non absolument pas […]Si ce travail était perçu à sa juste valeur, il ne serait plus ce boulet, cette oppressante humiliation de ne pas exister. »
Hommes et Femmes, 10 ans après, reprend cette thématique en insistant sur l’idée que le risque d’un certain féminisme est de renier la féminité elle-même : vouloir l’égalité à tout prix, et briguer le même statut que l’homme, est encore une soumission aux valeurs masculines.
 

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