mardi 20 janvier 2015

Plan d'étude pour La femme gelée (A. Ernaux)




Voici le détail du plan proposé par Edouard et Martin (1e S1) sur l'étude de l'extrait de La Femme gelée.
La problématique serait la suivante : "En quoi l'évolution de la narratrice au sein de son couple lui permet-elle de porter un regard critique sur la société ?"

I. La femme étudiante
1) Un style simple, familier, qui donne accès aux pensées
2) L'apprentissage culturel
3) L'union et l'égalité au sein du couple

II. La femme mariée (le changement qu'apporte le mariage)
1) Les 3 modèles
2) Le mari (du discours à l'attitude)
3) Le questionnement intérieur

III. L'épouse nourricière
1) Le vocabulaire de la cuisine / nourriture et le rapport au style
2) Le sentiment de la différence, de la solitude et la culpabilité
3) La dissolution finale dans le mariage

Présentation S. de Beauvoir et A. Leclerc






I.                   Simone de Beauvoir (1908/1986)

 Eléments biographiques sur l’auteur

Etudes de lettres et de philosophie (reçue 2e à l’agrégation)
Enseigne quelques années avant d’entamer une carrière littéraire en publiant des romans (Les Mandarins prix Goncourt 1954), des écrits autobiographiques (Mémoires d’une jeune fille rangée 1958), ou des essais philosophiques comme Le 2e sexe, qui suscite plusieurs mois de débat lors de sa parution (en particulier les chapitres « L’initiation sexuelle de la femme » -1973-, « La lesbienne » et « La maternité », dont les quinze premières pages évoquent la dépénalisation de l’avortement -1975-, mais parle aussi du droit à la contraception choisie -1967-).

Rappel des dates :
1967 : (28 décembre) la loi Neuwirth autorise la contraception, mais la publicité en sa faveur reste interdite.
1971 : Manifeste des 343 signé par 343 femmes déclarant avoir avorté.
1975 : la loi Veil dépénalise l'interruption volontaire de grossesse

Dans cet ouvrage, S. de B. analyse l’oppression des femmes par les hommes, à travers les faits historiques et les représentations culturelles de la femme dans les mythes, les œuvres d’art, etc.
Elle démontre que la condition des femmes n’est pas le résultat de réelles données biologiques, qui les rendraient en quelque sorte plus faibles que les hommes, mais d’une construction élaborée par la société masculine à travers l’éducation ou les lois.
Selon elle, la petite fille est conditionnée dès l’enfance à tout attendre de l’homme, à ne s’épanouir que dans la séduction et le domestique, à ne voir d’accomplissement pour elle que dans le mariage et la maternité. C’est ce que S. de Beauvoir explique par l’une des phrases clés de l’œuvre : « On ne naît pas femme : on le devient. »



II.                   Annie Leclerc (1940/2006)

           Eléments biographiques sur l’auteur

Figure complexe du féminisme de la seconde moitié du XXe siècle : professeur de philosophie et écrivain, elle milite très tôt pour la liberté de la femme (signature du manifeste des 343, rédigé par S. de B. en 1971 dans Le Nouvel Observateur).
Elle publie en 1974 Parole de femme, où elle met en valeur l’exaltation du corps féminin, et le plaisir lié par exemple à la maternité ou à l’allaitement ; elle y récuse les valeurs typiquement masculines de force et de courage, qui aliènent, selon elle, toute relation amoureuse.
Ainsi, ce livre prend à contre pied les thèses du féminisme à la Beauvoir, qui considérait la condition féminine comme une sorte de tare dont il fallait se libérer, pour atteindre à la même condition que l’homme.
Annie Leclerc veut au contraire combattre le mépris dans lequel la société tient tout ce qui s’attache au féminin ; elle précise ainsi que la dévalorisation des tâches maternelles ou ménagères n’est en fait qu’un concept purement masculin : « ce n’est pas soigner sa maison, ou prendre soin de ses enfants qui est dégradant, non absolument pas […]Si ce travail était perçu à sa juste valeur, il ne serait plus ce boulet, cette oppressante humiliation de ne pas exister. »
Hommes et Femmes, 10 ans après, reprend cette thématique en insistant sur l’idée que le risque d’un certain féminisme est de renier la féminité elle-même : vouloir l’égalité à tout prix, et briguer le même statut que l’homme, est encore une soumission aux valeurs masculines.
 

jeudi 15 janvier 2015

Faire évoluer les droits des femmes

(Simone de Beauvoir)


Corpus Simone de Beauvoir / Annie Leclerc



Laquelle de ces deux figures du féminisme vous paraît être dans le combat le plus juste ? S’agit-il, pour faire évoluer la condition des femmes, de défendre une égalité Homme / Femme parfaite, comme le fait Simone de Beauvoir, ou de valoriser, comme A. Leclerc, les valeurs dites féminines, telles que la maternité ?
Vous répondrez sous la forme d’une partie de dissertation, en avançant, pour la thèse que vous défendez, au moins trois arguments accompagnés d'exemples.
(Devoir à rendre pour la fin de la séquence)

mardi 6 janvier 2015

Devoirs du 12 au 19 janvier




Pour lundi 12 janvier
Relever, dans le texte de Maître Sénard (texte complémentaire) les procédés liés à l'argumentation (vous baser sur la fiche faite en cours : "Qu'étudier lorsqu'on analyse un texte argumentatif")

pour mardi 13 janvier
Apprendre par cœur la fiche "Méthodologie " : Analyser un texte argumentatif
Venir en classe avec le manuel (p.510/511 et 519)


Pour vendredi 16 janvier

- Répondre aux questions sur les textes complémentaires de S. de Beauvoir et A. Leclerc.
S. de Beauvoir : Quelle est, en 1949, la situation de la femme selon S. de Beauvoir ?

A. Leclerc : Quels sont les risques qui guettent le combat féministe, d'après A. Leclerc ?
Pour lundi 19 janvier
Lire le texte bac n°10 : Annie Ernaux, extrait de La Femme gelée, disponible ici et distribué en classe vendredi, en dégageant de grands axes de réflexion s'appuyant sur votre lecture détaillée du texte.

jeudi 1 janvier 2015

Présentation d'Indiana, de George Sand



Paru en 1832, Indiana, le premier roman écrit par George Sand seule (et signé G. Sand), met en scène une jeune femme, élevée à l’île Bourbon (aujourd’hui la Réunion) et mariée avec un homme beaucoup plus âgé qu’elle, le Colonel Delmare, mari brutal et autoritaire qui ne la comprend absolument pas. L’héroïne se résigne car elle n’a pas le choix, mais garde néanmoins sa dignité : « Indiana était roide et hautaine dans sa soumission ; elle obéissait toujours en silence ; mais c’était le silence et la soumission de l’esclave qui s’est fait une vertu de la haine et un mérite de l’infortune. Sa résignation, c’était la dignité d’un roi qui accepte des fers et un cachot, plutôt que d’abdiquer sa couronne et de se dépouiller d’un vain titre » (III, 19).
Cependant, elle tombe sous le charme de Raymon, jeune homme séducteur et sans envergure, mais garde cette liaison platonique par respect de son mari. À la suite de revers de fortune, le colonel veut repartir à l’île Bourbon et contraindre sa femme à le suivre comme le Code Civil lui en donne le droit. Devant le refus de celle-ci, il l’enferme dans sa chambre. Cependant, croyant que le jeune homme veut faire sa vie avec elle, l’héroïne met en jeu son avenir et sa réputation et s’enfuit par la fenêtre en pleine nuit pour rejoindre Raymon. Mais celui-ci, lassé de l’amour d’Indiana, la repousse lâchement. Après avoir tenté de se noyer, elle est sauvée et ramenée par Ralph son cousin (qui l’aime en secret et la protège depuis l’enfance) et se trouve dans cette scène confrontée à son mari qui l’a fait chercher toute la matinée...
George Sand avoue dans Histoire de ma vie s’être sentie « humiliée d’être femme », humiliée par son statut civique d’éternelle mineure, par sa soumission à la loi des hommes, par l’absence de reconnaissance de ses talents intellectuels... Elle s’est librement inspirée de son propre mariage malheureux pour nous peindre en Indiana une femme-esclave qui se révolte contre son maître, et se montre également bien supérieure à son amant qui veut l’asservir aussi d’une autre façon ; comme elle le dit dans la Préface, « Indiana, [...] c’est un type ; c’est la femme, l’être faible chargé de représenter les passions comprimées, ou, si vous l’aimez mieux, supprimées par les lois ; c’est la volonté aux prises avec la nécessité ; c’est l’amour heurtant son front aveugle à tous les obstacles de la civilisation ». Le combat féministe de George Sand se situera essentiellement sur ce terrain conjugal : pour elle, l’égalité civique dans le mariage et le développement de l’éducation féminine sont le préalable aux droits politiques des femmes.

Pour mardi 6 et vendredi 9 janvier




Mardi 6 janvier
Lire le texte complémentaire extrait de la plaidoirie de Maître Sénard, à propos du procès contre Madame Bovary de Flaubert, et répondre en un paragraphe argumenté à la question suivante :
Quelle image de la femme ce texte propose-t-il ?
Vous vous appuierez sur une étude précise du texte, en le citant, pour argumenter votre propos.



Vendredi 9 janvier
Préparer la lecture analytique du texte bac n°9 extrait d'Indiana de George Sand, en répondant aux questions ci-dessous.
Vous trouverez ici un article situant l'oeuvre INDIANA et le passage, assez long, à étudier.

  1. Montrez en quoi ce passage ressemble à une scène de théâtre ; pourquoi ce choix d’écriture de la part de la romancière ?
  2. Comment sont évoqués et illustrées dans ce texte les statuts respectifs du mari et de la femme à l’époque de George Sand ?
  3. Quelles sont les « armes » d’Indiana dans cette scène ?
  4. Qui sort vainqueur de cette scène ? Comment et pourquoi ?

A l’aide des réponses aux questions ci-dessous, composez le plan détaillé d’une lecture analytique de ce texte. Vous organiserez ce plan en fonction de la question suivante: Comment George Sand fait-elle passer à travers le personnage d’Indiana une remise en question du mariage tel qu’il est conçu à son époque ?